GUINEE : LE NOEUD GORDIEN (deuxième partie)

Publié le par Ansoumane DORE

 


Entre la publication de cette deuxième partie   et la première   de cet article est intervenu, à Conakry le 3 décembre , un règlement de compte sanglant entre le chef de la junte, le Capitaine Moussa Dadis Camara et son aide de camp  Aboubacar Diakité dit Toumba. C'est connu, quand un Etat développe, si longtemps,  la  culture de la violence, personne ne peut raisonnablement croire qu'il ne peut pas en être victime, un jour ou l'autre. Le règlement de compte du 3 décembre, a été plus dramatique  ( mais  les Guinéens ont l'habitude de parler « d'incident malheureux » dans de pareilles circonstances),    que n'ont semblé le dire les  pitoyables thuriféraires du système du CNDD que sont notamment, les tisserins,  Moussa Kéita et Idrissa Chérif. Cet « incident malheureux »  a tout de même conduit le Capitaine dans un hôpital militaire du Maroc. Dakar plus proche géographiquement de Conakry, a peut-être semblé,   moins sûr pour le patient en raison de la présence  du grand nombre de Guinéens hostiles à son régime et à leurs  tentatives de pressions bruyantes par des manifestations quotidiennes mais en raison aussi de la peur de l'entourage du  chef du CNDD de le voir plus facilement arrêté qu'au Maroc,  après ses soins, pour une destination, du genre de  La Haye, aux Pays-Bas. 

 

Malgré des soins intensifs  prodigués par des spécialistes chérifiens, il faut être réaliste. Selon toute vraisemblance, Dadis  ne ressortirait, dans l'hypothèse optimiste , que profondément handicapé au physique .Autour de ce drame,  c'est  Alexandre Cécé Loua, Ministre des Affaires étrangères qui vient de tenter d'atténuer le ridicule qu'Idrissa Chérif répandait sur notre pays en essayant de faire croire qu'un pays étranger (la France) était le commanditaire de l'acte de Toumba alors que tout le monde sait que c'est un  comportement de   malfrats de la pire espèce,qui  est devenu le  réflexe conditionné de l'Armée guinéenne dans toutes ses composantes. Même s'il se peut aussi qu'on  y trouve  des éléments saints,isolés et muselés.

 

Toujours est-il que les atrocités exercées sur deux soldats par d'autres et qui ont fait  par vidéos, le tour du monde, ces jours derniers,ne constituent qu'une petite illustration  de la férocité sanguinaire de cette Armée,   devenue  un  ramassis   de  criminels invétérés. C'est en considération de tous ces aspects qui ne datent pas d'aujourd'hui,  que  j'ai écrit plus d'une fois que l'Armée guinéenne telle qu'elle est   sortie du moule de Lansana Conté, n'était plus composée que de ,groupements  de tontons  macoutes ,en référence à la situation militaire qui prévalait sous les Duvalier père et fils en Haïti de 1957 à 1986.J'ai plus d'une fois souligné aussi  que ces tontons macoutes                                                        

Guinéens n'avaient ni la hauteur intellectuelle,ni l'épaisseur éthique pour mener le redressement de la Guinée. Bref  les limites de Dadis et de ses compagnons sont apparues très vite aux yeux de bien de nos compatriotes ,au point que ceux-ci sont   passés  rapidement de l'enthousiasme populaire à l'arrivée de la junte au pouvoir à la désaffection grandissante. L'un des aspects flagrants de ces limites de celui qui voulait être  l'inspirateur et le recours du redressement de la Guinée s'est concrétisé en le faisant tomber  tête baissée, dans la souricière du camp Koundara.

 

En effet après les massacres massifs du 28 septembre 2009 et l'annonce de la commission  d'enquête  internationale  , ce n'était plus l'entente parfaite entre Dadis et Toumba et pourtant le patron  n'a pas pu éviter le rendez-vous  fatal  où l'attendait son aide de camp. La suite est connue. Croyez-vous qu'une telle méconnaissance de son environnement  (hommes et choses), pouvait-elle permettre à Dadis de contourner les multiples embûches dans la gestion de l' Etat? Si la popularité du Capitaine  dont parlaient tant ses soutiens et courtisans ,était réelle, comment expliquent-ils qu'au regard de la configuration géographique  de la presqu'île de Kaloum, Toumba ait pu faire son coup et disparaître sans avoir été arrêté? Cela s'est passé le 3 décembre, nous sommes le 15  décembre. Il court toujours, mais les perroquets du CNDD ont réponse à tout pour faire taire sur leurs  incompétences notoires en tout et leur vacuité insondable. Ils n'ont même pas conscience de cet état. Bref, les insuffisances multidimensionnelles des militaires guinéens  au pouvoir sont de telles tailles  que tout  citoyen  sachant lire, écrire et réfléchir, et même ayant des parents dans l'Armée, peut admettre que cette Armée ne  peut pas  réaliser l'aggiornamento de la démocratie et du développement dans  notre pays. Ce constat n'est pas une critique à la personne physique de Dadis ou de Sékouba Konaté ou d'autres du CNDD, mais une  invite à tout Guinéen  capable de réfléchir à  l'avenir de son pays et lui dire  que cet avenir dépend et surtout de l'encadrement sociopolitique du pays (à la merci des caprices du Président),  mais aussi de chacun des Guinéens. Les agitations pour tels ou tels hommes et femmes ne constituent pas l'essentiel. L'essentiel, au delà des belles intentions proclamées  doit être  la capacité physique, intellectuelle et éthique au service de son pays et tout ceci ne s'acquiert pas parce qu'on tient un fusil.

 

Tous ceux qui ont  poussé et encouragé Dadis, qui semblait peut-être sincère dans ses premières déclarations d'il y a un an, à s'entêter dans la quête du pouvoir  avec leur théorie simpliste et  fumeuse: (« Tu as conquis le pouvoir, tu l'organises et tu le conserves », sont aujourd'hui les  véritables responsables des malheurs qui lui sont arrivés le 3 décembre et dont sa famille souffrira des conséquences comme souffrent les familles qui ont  perdu  des leurs le 28 septembre 2009 .  Ces choses ont beau être expliquées aux Guinéens, il s'en trouvera toujours qui s'accrocheront aux premiers bonimenteurs qui viendront leur promettre la lune. C'est pourquoi, je demeure persuadé qu'il faut que  le Forum des Forces vives  plaident avec conviction, auprès de l'Union Africaine (UA), de la Communauté Economique  des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de la Communauté internationale (Union Européenne (UE), USA, ONU), pour le retrait de l'Armée guinéenne de la vie  politique guinéenne .Une fermeté  sur ce point rendrait un immense service non seulement à la Guinée mais à d'autres pays africains. Ce n'est pas parce qu'on a des armes payées par la collectivité nationale pour sa défense que ceux qui sont commis à cette défense doivent se constituer en corps autonomes pour régenter toute la dite  collectivité  nationale. C'est ce  qu'aurait pu exposer dès le  d épart,  aux envoyés du CNDD à Ouagadougou, un médiateur  soucieux du droit des gens et  il semble que tel avait  été la feuille de route assigné à Blaise Compaoré par la CEDEAO.

 

Se souvenant peut-être de son propre itinéraire, parsemé de cadavres mais ayant malgré tout, avec les années,   revêtu l'habit de la notabilité, Compaoré  avait   pensé que les délégués guinéens n'étaient qu'à la recherche de strapontins ministériels dans un gouvernement où les militaires du CNDD tiendraient le haut du pavé. Les vives  réactions d'opposition des Forces vives  à cette conception de la médiation , la  forte intervention du  Président de la Commission  de la CEDEAO, Mohamed Ibn Chambas et le communiqué final de la 9e session du Groupe International de Contact  sur la Guinée (GIC-G), à Ouagadougou  le 13 décembre 2009, vont tous dans le sens d'une transition courte  que les Forces vives guinéennes  exigent composée de civils et suivie d'élections libres et démocratiques auxquelles ne participerait aucun membre du CNDD. En outre, les recommandations faites pour le déploiement d'une force de protection des civils et d'assistance humanitaire en Guinée renforcent également l'engagement des Forces vives guinéennes dans le combat pour la démocratie en Guinée.

 

 II – LES FORCES VIVES TELLES QUE JE LES SENS.

 

 L'apparent  déblocage institutionnel intervenu en Guinée,après l'instauration formelle du multipartisme politique, a été accompagné par des tentatives de coordinations d'actions des partis politiques de  l'opposition , face au pouvoir de Lansana Conté. Sous diverses appellations successives, il s'agissait déjà de forum de l'opposition politique  qui a subi, à l'époque toutes sortes de critiques  , notamment de la part de ceux qui n'étaient pas sur le terrain. Bien que fondées pour certaines, beaucoup d'autres critiques   ne tenaient pas compte des difficultés de l'exercice du terrain. Les critiques les plus fréquentes étaient, entre autres,l'absence de synergie d'actions  face au parti  balbutiant  de Conté (le P.U.P)  qui s'accaparait de tous les leviers de commande  de l'Etat pour se renforcer au pouvoir. Une  autre critique était la stigmatisation sans nuance  des partis de  l'opposition  qu'on qualifiait de fondés sur une  base

 ethnique. Je vais y revenir.

 

Au sujet des pourparlers actuels, sur la Guinée, à Ouagadougou, dans le cadre de la CEDEAO, tout le monde sait que le Forum des Forces vives  dont on parle, est assez flou dans bien des esprits, mais comporte d'une part,  les Partis politiques et,d'autre part,le Mouvement social guinéen ( les 8 Centrales  Syndicales de Guinée,le  Conseil National des Organisations de la Société  Civile Guinéenne et  la Confédération patronale des Entreprises de Guinée « CPEG »).L'efficacité étant le but recherché dans le genre de pourparlers rappelés   ci-dessus, j'avais, à un moment,  pensé  que les syndicats , la société civile et la CPEG  n'y avaient   pas  leur place, leur but n'étant pas  directement les problèmes discutés à Ouagadougou. Au demeurant ,sans être une obligation, parmi  des  dirigeants syndicaux , ceux de la société civile et ceux de la CPEG,   certains   doivent être, peut-être, adhérents  d'un parti politique de leur choix. Les grandes centrales syndicales ont d'ailleurs montré leur efficacité au cours des évènements de janvier février 2007 en partant de leur champ d'action de lutte  pour les  revendications des travailleurs. A cette occasion, ils ont pleinement  joué le rôle moteur qui avait été le leur, face à la bride au cou des leaders politiques par le pouvoir et l'atonie du militantisme politique. De même , malgré l'exception guinéenne  en matière de  négation de la démocratie, la Société civile  guinéenne a rapidement pris un essor remarquable en peu de temps. Elle a également joué un rôle dans les dramatiques évènements de janvier février 2007.Elle a commencé sous Conté à jouer un rôle de porte-parole de la démocratie, à chercher à travers des associations et des ONG des limites aux excès du marché et aux atteintes à l'environnement  en sensibilisant l'opinion aux problèmes écologiques et enfin  à mener diverses actions dans la lutte contre la pauvreté. Enfin les dirigeants de la CPEG ont fort à faire pour des  créations d'entreprises (principaux agents de  production de la richesse de la nation).  On voit donc que syndicats , société civile et entreprises  ont des terrains féconds de multiples actions sur lesquelles ils doivent agir pour plus d'efficacité sociale  au lieu de se disperser sur des activités de politique générale  bien que tout se tienne. Les délégués des Forces vives à Ouagadougou ou ailleurs sur les grands problèmes politiques,  devraient être des leaders politiques , ayant une expérience de  débat du  type  des thèmes traités. Chacun de ceux-ci devraient se souvenir que ce  n'est pas à l'étranger qu'on  fait sa campagne électorale, ( à moins de déplacements spéciaux pour cela) ,  et il va de soi  que les délégués doivent strictement agir et parler au nom de l'ensemble des leaders des Forces vives et je crois que c'est ce qui se  passe  jusqu'ici.

 

Je renouvelle  ces remarques,déjà connues ou appliquées pour souligner qu'il faut en arriver  en Guinée à la division sociale du travail. Or ce qu'on constate très souvent , dans notre pays , est toujours la mobilisation générale de tout le monde pour tout ce qui s'entreprend,  autour de  vastes forums, où chacun est content d'être vu mais  d'où il peut ne  rien  sortir   de concret. Certes,  un forum  est  une réunion  avec débat autour d'un sujet qui peut certes    enrichir  tous les participants sur le thème traité, mais l'objectif d'atteindre des résultats concrets, comme c'est le cas des pourparlers de Ouagadougou ou d'ailleurs , peut  conduire à  limiter à un tout petit nombre de délégués porteurs du  consensus qui a été dégagé en Guinée. Pour ce qui s'est passé à Ouagadougou, je crois qu'on a réussi, cette fois, à s'auto discipliner. Cela est bon pour la suite de la bataille.

 

Je viens d'indiquer que ce type de mission doit revenir aux leaders politiques  mais  il faut absolument,qu'en dehors de cette mission,  les Guinéens serrent  les rangs autour des partis politiques de leur choix pour que cela mène à la démilitarisation de la vie politique dans notre pays. C'est la voie du salut démocratique .J'ai souvent écrit qu'il fallait éviter des critiques sans fondement contre ceux qui luttaient   dans l'opposition  sous le régime de Lansana Conté, dans un contexte de non droit et de situation économique et  sociale difficile. Ceci est encore valable aujourd'hui. Ainsi, dans l' article: »Guinée – La guerre du feu », sur sites  autour des  14-15  avril 2008,je présente une défense et illustration des partis politiques d'opposition  pour des raisons qui me paraissent encore   d'actualité dans ces jours de bataille rude pour la démocratie en Guinée. En substance, j'indiquais dans cet article les faits suivants:

                    a) l'instauration du multipartisme (formel) du début des années  90, doit beaucoup à l'action des grands leaders politiques de l'opposition même s'ils n'ont pas été capables de répondre par une action concertée à la demande de renouvellement politique  souhaitée alors par la population réelle du pays. Mais l'absence d'Etat de droit, le difficile contexte économique ont joué contre eux. L'examen de ces aspects aurait dû ( doit toujours) conduire à des critiques constructives qu'à des philippiques enflammées.

 

                    b) les critiques fréquemment  émises   sur les fondements ethniques des partis politiques d'opposition ne m'ont  jamais paru comme des critiques solides. Elles ignorent les réalités des régions nodales que sont nos  quatre régions;Celles-ci doivent être  perçues comme noeuds  de  toute une série d'interactions humaines, géographiques, historiques, économiques etc. Perçues comme noeuds dans l'espace national guinéen, les quatre régions peuvent servir de point de départ à des partis politiques,comme cela s'est passé ailleurs dans le monde, sans que ces partis  soient catalogués d'ethniques, d'autant plus que la mobilité spatiale de la population depuis l'indépendance, a conduit dans chaque région à l'installation de minorités « allogènes » non  négligeables .

 

A long terme, les régions peuvent réciproquement irradier  les unes sur les autres. Ces irradiations multipolaires des régions nodales finiront sous l'impulsion de l'administration , des partis politiques et d'autres acteurs institutionnels par former un tout national homogène institutionnellement. On voit donc que de l'hétérogénéité des partis et des régions dits ethniques , on finira par obtenir une homogénéité nationale de composition des partis. Le parti ayant démarré à tel point du territoire national  verra son audience proportionnelle étendue à tout le territoire national. Il faut du temps mais c'est le schéma d'évolution que j'imagine pour les partis d'aujourd'hui. Et ce ne sont pas des ukases  ou des récriminations qui changeront l'état actuel des choses.  Si les leaders ont la fibre nationale et sont en puissance de véritables hommes et femmes d'Etat, il n' y a pas de raisons valables de les accabler   d'ethnocentrisme. Question d'ailleurs sur laquelle, on doit être vigilant. L'ethnocentrisme se maintiendra si certains continuent de s'accrocher à des ignorants bavards.

 

 Une politique d'éducation de la jeunesse  par des écoles répandues aux quatre coins du pays aidera à consolider l'évolution  dans  l'unité guinéenne en construction. Les contremaîtres de ce chantier de construction sont nos leaders politiques qu'il faut encourager au lieu d'affaiblir alors qu'ils ne sont pas les responsables directs de la catastrophe guinéenne. Ceux qui sont coupables de malversations dans la gestion des biens collectifs , doivent en répondre mais pas dans le cadre  d'un choix entre militaires et civils pour le gouvernement de la République de Guinée. L'encadrement militaire n'a pas non plus des mains propres sur ce chapitre. Lansana Conté et ses officiers supérieurs  ont été autant des pilleurs des ressources économiques du pays que des ministre et cadres supérieurs civils. Mais les militaires n'ont jamais  été  visés  par les campagnes d' audits annoncés  par Dadis. Tout le monde se souvient,comment en juin 1979, un Conseil Révolutionnaire des Forces Armées ghanéennes,conduit par le capitaine Jerry Rawling s'est emparé du pouvoir pour lutter contre la corruption; les deux  précédents Présidents , les généraux Acheampong et Akuffo sont fusillés. Le ménage fait d'abord dans l'armée, Rawling remet trois mois après,  le pouvoir aux civils en septembre 1979 et le Docteur Hilla Limann est élu Président. Même si Rawling est revenu deux ans plus tard, le Ghana a amorcé lentement une évolution positive  dans sa construction qui ne s'est pas  encore démentie. Le Ghana est aujourd'hui une démocratie , politique ,économique et sociale solide de l'Afrique de l'Ouest. Ces observations m'amènent à affirmer que les Forces vives représentées par des leaders politiques solides disposent des atouts solides dans les pourparlers de Ouagadougou et  dans d'autres pourparlers à venir. Je reviendrai sur ces atouts, mais d'ors et déjà, il faut signaler que:

 

                    a) Le CNDD a montré ses limites à diriger un peuple par ses méthodes barbares qu'il a étalées  aux yeux du monde entier. Si des discussions ne peuvent pas  les  conduire à se retirer de la scène politique, les Forces vives doivent persuader,d'une part, comme cela se passe déjà , plutôt bien , l'UA et la CEDEAO,et, d'autre part, la Communauté internationale  d'intervenir en Guinée pour ,au moins, défendre la population contre son armée composée de criminels récidivistes.

 

                   b) Ceux qui mettent en doute l'éventualité d'une intervention extérieure en Guinée, parce que des déclarations extérieures ne se  font pas entendre sur la crise guinéenne,ne me semblent pas avoir compris certaines  choses. En ce qui concerne  la CEDEAO, on ne peut plus  dire qu'il y a désintérêt,bien au contraire, car c'est à la suite d'une déclaration sur cette crise par Mohamed Ibn Chambas, Président de la Commission  de la CEDEAO, défavorable à Dadis que les deux  folkloriques diplomates du CNDD (Moussa Kéita et Idrissa Chérif)  avaient voulu surseoir leur participation à la suite des discussions menées par Compaoré, pour,ensuite s'y rendre le 13 décembre.

 

Par ailleurs la discrétion sur le sujet,observée par certains , du côté  de la Communauté internationale (Union Européenne, USA), après des condamnations sans ambiguïté des massacres du mois  de septembre, est sans doute , due au fait de ne pas gêner l'Union Africaine (son Président de la  Commission de l'UA, Jean Ping) et la CEDEAO. Il ne  faut d'ailleurs pas oublier que l'intensité des condamnations  des criminels du CNDD ne pouvait pas laisser indifférentes l'UA  et encore moins la CEDEAO auprès de laquelle les Forces vives ont une vraie carte à jouer. Enfin quand on parle de la Communauté internationale et notamment les pays occidentaux, certain Guinéens sont toujours prêts à ressortir des rengaines éculées sur le néocolonialisme et l'impérialisme des années 60.On a même entendu l'Archevêque de Conakry, recourir à de tels arguments pour expliquer les massacres du 28 septembre dernier .Le pauvre Idrissa Chérif  vient encore  de trouver  dans l'attentat de Toumba contre Dadis, la main de la France, alors que lui et Toumba étaient souvent mains dans les mains sans qu'il ait  pensé  un instant reconnaître en lui un agent étranger. Bref tout ce contexte   explique sans doute que des commentaires ne soient pas fréquemment  entendus dans des milieux dirigeants occidentaux ,mais qui, je le pense, ne demeureraient pas inactifs à prendre des mesures conformes au droit international et à la protection des droits de l'homme si les Africains les y pressaient. Pour ce qui concerne les Nations Unies, une Commission d'enquête  internationale sur événements du mois de septembre s'est déjà rendue en Guinée.

 

Les Guinéens doivent donc  serrer les rangs derrière les principaux partis politiques que tout le monde connaît et dont les leaders   ont montré par un long combat qu'ils sont mieux préparés que des militaires pour concevoir un projet politique  de société et assumer la gestion des services de l'Etat guinéen. C'est ce que je crois. Cette assertion n'est pas un appel à un comportement moutonnier des citoyens mais à l'encouragement de contributions constructives en lieu et place de diatribes velléitaires.

                               (A SUIVRE)
    Pr Ansoumane Doré                                            

   (Dijon, France)          

 

 

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