Guinée : « Négociation » au Burkina : des inquiétudes à lever

Publié le par Sy SAVANE

Guinée : « Négociation » au Burkina : des inquiétudes à lever



Les massacres et viols commis par une partie de l’armée guinéenne contre ses propres populations, ont suscité, à juste titre, indignation et réprobation tant en Afrique NOIRE, que dans les pays démocratiques du monde occidental. Les organisations régionales et continentales africaines s’y sont intéressées Elles ont pris le dossier en main. Un facilitateur, en la personne de M. Blaise COMPAORE, a été désigné par ses pairs pour trouver une issue conforme à la DIGNITE des Guinéennes et des Guinéens.

Alors, peut-on dire que les propositions faites par M.COMPAORE sont acceptables, au regard de notre DIGNITE, nous GUINEENS ?

Le président burkinabé a l’air de faire ce qu’il peut. Sa bonne volonté n’est pas en cause. D’emblée, il écarte les propositions des Forces politiques civiles dont la légitimité est indéniable. Mais, il reprend à son compte, l’intégralité des positions des militaires violeurs et tueurs. Et pour paraître « magnanime » avec les populations guinéennes, il concède, d’un air dédaigneux, un « premier ministre » civile qui serait nommé par le chef des bandes militarisées, le capitaine Moussa Dadis CAMARA.

Il y a là, une volte-face mystérieuse sur laquelle il convient de s’interroger. M. COMPAORE ne s’est pas autosaisi du dossier guinéen. Il a été désigné par ses pairs, avec une feuille de route précise dont le contenu peut être résumé à ces trois points principaux :

- Le départ de la junte criminelle, plus exactement les conditions pas trop humiliantes pour ses chefs devenus presque des chefs de bandes mafieuses.

- Gouvernement de transition avec un conseil de transition qui seront chargés d’organiser les élections présidentielles et législatives à peu près correctes.

- Identification des victimes des tueries et viols collectifs du 28 septembre dernier. Libération immédiate de tous les détenus (civils et militaires). Et restitution des corps.

De tout ça, il n’a pas été question. Pour lui, rien de tout cela n’a jamais existé. Merci M. COMPAORE. Vous êtes trop bon.

Les Guinéens perçoivent bien qu’il y a des ambiguïtés tant sur la méthode que sur le fond. Et, le premier avant-projet (en 3 ou 4 parties) rendu public par le facilitateur, autorise quelques doutes, quant à ses intentions à l’égard des forces vives. Il s’agissait certes d’un avant-projet renégociable laisse-t-il entendre. Mais en reprenant à son compte, sans raison connue ou avouable, la totalité des exigences de la junte de Conakry, devenue depuis, une juxtaposition de bandes criminelles militarisées, le président COMPAORE n’a pas rassuré.

Pourquoi avoir subitement abandonné la feuille de route établie par ceux dont pourtant, il tient sa fonction de « FACILITATEUR » ?

Il n’est pas habituel qu’un Chef d’Etat, choisi par ses pairs sur la base d’une confiance à priori, jette ainsi à la poubelle, le contenu de la mission qui lui a été confiée. M. COMPAORE vient d’innover, aux dépens des populations guinéennes. La trop grande proximité entre lui et quelques éléments des bandes militarisées l’y a –t-il encouragé ? Il nous donnera peut être un jour les mystérieuses raisons de sa brusque conversion en militant indiscutable du CNDD. Personnellement, j’ai été choqué, attristé de voir sur une des photos (site de « Aujourd’hui-en-guinée ») la connivence évidente qui a l’air d’exister entre le président COMPAORE et un membre de la délégation du CNDD, un certain Idrissa CHERIF dont il est établi en Guinée, qu’il vit de mercenariat.

Le président COMPAORE ne nous a pas déçus, ni mes compatriotes, ni moi-même. Il n’avait pris aucun engagement à l’égard des populations guinéennes. Il n’avait pas à le faire. En acceptant que lui, soit désigné médiateur dans notre conflit domestique, nous le présumions crédible, habité par une certaine idée de la DIGNITE des Autres, même s’ils ne’ sont pas porteurs de kalachnikof et de lance roquettes. Il n’y a rien à lui reprocher. Il n’est pas responsable de notre naïveté collective (à commencer par moi). Après tout, c’est nous qui l’avons imaginé digne de CONFIANCE. ERREUR !

Lui-même venu au pouvoir par des assassinats successifs, il lui est impossible de concevoir qu’on puisse parvenir à la magistrature suprême, autrement que par les viols accompagnés de kalachnikof et de lance roquettes. Au pays des hommes droits, tous les hommes ne sont pas forcément droits. Dadis a trouvé un allié. Il lui fera encore gagner quelque temps. Reste l’immense majorité des Guinéens.

Alors, que faire ?

Je suggère à nos compatriotes où qu’ils se trouvent,

- d’exiger de leurs leaders politiques qu’ils ne rencontrent plus le bon BLAISE COMPAORE.

- Que les leaders politiques demandent la médiation de Alpha Oumar KONARE, ou John KUOFOR du GNANA, ou encore Koffi ANAN, mais de ne plus admettre que M. Blaise COMPAORE s’immisce dans nos affaires.

J’attire l’attention de tous nos compatriotes sur le point suivant : notre pays est beaucoup trop convoité, et pas forcément par l’impérialisme imaginaire de certains. Quelques chefs d’Etat Noirs Africains, ont intérêt à avoir à la tête de notre pays, des individus quasi-illettrés et incompétents comme les Moussa Dadis CAMARA, Moussa KEITA ou Lancinè KOUYATE.

Guinéens de partout ! Lis, Fais lire ce document. Discutez-en et réfléchissez au contenu. Diffuse-le autour de toi.

Mamadou Billo SY SAVANE
Mon contact : mamadoulinsan@wanadoo.fr

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