M. Jean-Marie Doré n’a-t-il pas raison de rejeter l’accord de Ouaga ?

Publié le par Ibrahima Sory Makanera

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Il ne s’agit ni plus ni moins que de recycler le CNDD dans le futur gouvernement avec les mêmes pouvoirs qu’avant le 28 septembre 2009. En ce faisant, le gouvernement de M. Doré sera la copie conforme de celui de M. Komara c’est-à-dire un gouvernement trompe-l’œil sans pouvoir ni considération. « L’accord de Ouaga est un accord inter-CNDD. »



L’interview accordée par M. Jean Marie Doré (premier ministre de la transition) à la Radio France internationale(RFI) le jeudi 21 janvier 2010, continue de faire couler beaucoup d’entres. Il lui est reproché entre autres d’avoir rejeté l’accord de Ouagadougou du 15 Janvier 2010 et d’avoir été évasif sur l’éventualité de sa future candidature à l’élection présidentielle, alors qu’il a été clairement indiqué par les forces vives que ceux qui conduiront la transition ne seront pas candidats aux futures élections. Si on peut regretter et même condamner le caractère évasif de sa réponse sur sa future candidature du fait que la non candidature des dirigeants de la transition était une exigence auquel il avait lui-même souscrit, le regret ne doit pas concerner son rejet de l’accord de Ouagadougou du 15 janvier 2010. Il est évident que l’accord de Ouaga est un accord inter-CNDD. Les forces vives n’étaient pas partie à cet accord. Conformément au principe de l’effet relatif des contrats ou accord, les forces vives ne peuvent être juridiquement liées par l’accord en question sans une adhésion ou ratification volontaire de leur part. Politiquement, le rejet de l’accord de Ouaga par M.Doré s’imposait aux forces vives. N’oublions pas que, sous la pression des extrémistes du CNDD qui étaient présents à Ouaga, cet accord avait été vidé de sa substance seulement quelques heures après sa publication. Ce constat se fait par le biais des dix postes ministériels réservés aux militaires avec exigence de leur attribuer tous les postes clés du gouvernement (la défense, l’économie et finances, affaires étrangères etc..). Il ne s’agit ni plus ni moins que de recycler le CNDD dans le futur gouvernement avec les mêmes pouvoirs qu’avant le 28 septembre 2009. En ce faisant, le gouvernement de M. Doré sera la copie conforme de celui de M. Komara c’est-à-dire un gouvernement trompe-l’œil sans pouvoir ni considération. Le bon sens exige des forces vives avant toute signature ou ratification de l’accord inter-CNDD de Ouaga, de faire valoir leurs observations sur les points de l’accord qui sont contraires aux intérêts de la transition démocratique et à ceux du peuple martyr de Guinée. Les forces vives ne doivent pas accepter de gouverner avec ceux qui ont cautionné et encouragé les dérives de M. Dadis Camara tels que le colonel Moussa Kéita, l’escroc ivoirien Idrissa Chérif, M. Alexandre Cécé Loua, M.Kabiné Komara etc. Pour conclure, nous pensons d’une part que la position de M. Jean Marie Doré n’est pas à rejeter dans sa totalité, et que d’autre part, la bonne foi du général Sékouba Konaté à conduire la transition à bon port nous semble difficilement contestable aujourd’hui. Nous savons que c’est cette position républicaine du Général Konaté qui avait conduit les extrémistes du CNDD à ce rendre à Ouagadougou avec intention de saper l’effort de notre tigre national. Vous connaissez la suite .

Makanera Ibrahima Sory
contact :makanera2is@yahoo.fr
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